#150 ans, jour pour jour : fin de la Commune de Paris, 28 mai 1871

Le 28 mai 1871, c’est la fin de la Semaine Sanglante et de l’insurrection. La Commune de Paris est réprimée dans le sang. A la fin des combats, on comptabilise entre 10 000 et 20 000 morts selon les sources, dont une très forte majorité du côté des fédérés.

 

 

La fin des combats

Peu de temps avant, le 27 mai, la fin est proche. Les derniers combats se déroulent au milieu des tombes du cimetière du Père-Lachaise, jusqu’au triste épisode du Mur des fédérés, devant lequel les derniers combattants, 147 communards seront fusillés sans autre forme de procès. Ce mur est toujours visible aujourd’hui au cimetière mais il a été déplacé pierre par pierre et remonté un peu plus loin. Il symbolise toujours l’un des lieux les plus importants célébrant la mémoire de la Commune.

Les forces en présence étaient inégales : 130 000 versaillais qui disposent des moyens d’une armée régulière, contre 20 000 à 30 000 communards. L’armée des fédérés était composée de civils, des hommes de tous âges, artisans, ouvriers, journalistes, etc.
Le comptage des corps était difficile les combats se déroulant dans la rue, il y avait de nombreux charniers et les corps étaient enterrés en toute hâte.

 

Une répression sévère

La répression de la Troisième République naissante est implacable. On raconte alors que si on a le malheur d’avoir une trace de poudre sur les mains on est considéré comme communard et aussitôt jugé. Ce seront plus de 40 000 personnes qui sont arrêtées.

La justice exprimera plus de 10 000 jugements, dont 4500 condamnations à la déportation en Nouvelle-Calédonie. En effet, les communards sont considérés à l’époque comme de dangereux terroristes qui ont fait trembler les institutions. Il faut à tout prix les éloigner de la métropole.

Louise Michel se rend aux autorités peu de temps avant le début de la Semaine Sanglante. Les Versaillais ont arrêté sa mère et la menacent de représailles.
Elle sera condamnée à la déportation vers la Nouvelle-Calédonie.

 

La déportation

Pour les anciens communards, il existait 3 condamnations possibles :

La moins sévère la condamnation à la déportation simple. Ces gens sont envoyés en Nouvelle-Calédonie et ils ont interdiction de retourner en France. Mais là-bas ils peuvent circuler librement, tenter de se marier, acheter un lopin de terre ou bien trouver un moyen de subsistance.

La deuxième sanction est la condamnation à la déportation en enceinte fortifiée. Louise Michel recevra cette sanction. Mais à l’intérieur de la prison les détenus peuvent se promener librement.

La troisième, la plus sévère, est le bagne avec boulet aux pieds dans une enceinte fortifiée. Cette sanction réservée aux hommes et aux communards considérés comme les plus féroces, sera dénoncée par Louise Michel. Elle écrira depuis sa prison vers la métropole et tentera d’user de l’influence qu’il lui reste pour mettre en lumière les conditions de vie indignes de ces anciens camarades de barricades, aujourd’hui bagnards.

 

L’amnistie et la mémoire de la Commune

C’est la fin de la Commune et de cet essai de révolution sociale qui durera 72 jours marquera son époque et résonne encore aujourd’hui notamment par les mesures sociales et progressistes qu’elle a mise en place. On peut citer entre autre la séparation de l’église et de l’état 34 ans avant 1905 ; la reconnaissance du concubinage et donc la fin de l’obligation de se marier avant de pouvoir vivre ensemble ; l’école gratuite laïque et pour tous ; le triplement du salaire des instituteurs car on considère alors que l’instruction est la base du futur de la nation ; l’interdiction de la prostitution ; la suspension durant un temps déterminé du paiement des loyers pour les foyers les plus modestes…

Les communards seront graciés par une loi d’amnistie prise par l’Assemblée nationale en 1880, et Louise Michel reviendra en France dès 1880 pour continuer son combat pour le droit des femmes et des enfants.

 

 

 

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