Poète et soldat: Paul Éluard et ses parents (entre 1915 et 1918)

Paul Eluard, Monsieur et Madame Grindel © I. Andréani

Sur cette photographie anonyme on reconnaît le jeune Paul Eugène Grindel. Celui qui deviendra le grand poète surréaliste Paul Eluard, pose en studio, encadré de ses parents. Son père et lui, alors âgés de 44 et 20 ans, portent le costume militaire car ils ont été incorporés dès 1915 pour prendre part au conflit armé de la 1ère guerre mondiale.

Rapidement classé auxiliaire en raison de sa santé précaire, cette époque est résolument fondatrice pour le jeune Grindel.

L’intense correspondance qu’il entretient révèle alors combien sa vie affective et sa carrière se mêlent et le construisent. A partir des lettres empreintes de tendresse filiale adressées à ses parents, on suit ses efforts pour s’unir à la russe Helena Dmitrievna Diakonova, dite Gala. Rencontrée dans un sanatorium suisse en 1913, sa fiancée le rejoint en France en 1916, l’épouse en 1917 et leur fille Cécile naît en 1918.

En 1917, Paul signe du nom d’Éluard son premier recueil, Le devoir et l’inquiétude, suivi de Poèmes pour la Paix, en 1918.
L’absurdité et la violence meurtrière de la guerre heurtent son tempérament profondément pacifique. En écrivant « les uns sont responsables de la vie. Nous en sommes. Les autres sont responsables de la mort et devraient être nos seuls ennemis », il soutient sans équivoque qu’aucune cause ne vaut que l’on meure pour elle, annonçant son engagement futur dans le mouvement pour la Paix. Son vœu d’un monde, où la bonté et la beauté sont érigées en valeurs universelles, devient sa profession de foi poétique.

 

 Présentation de l’accrochage 70/14 : d’une guerre à l’autre en vingt tableaux.