Un jour, une œuvre : Les carmélites assemblées au chauffoir (Laurent Guillot)

Sur ce tableau peint par Laurent Guillot dans la deuxième moitié du XVIIIè siècle, on découvre une scène de la vie quotidienne des carmélites.

Celles-ci sont rassemblées dans l’unique pièce chauffée du monastère, avec l’infirmerie : le chauffoir. C’est le temps de la « récréation » les carmélites qui ont fait vœu de silence peuvent discuter, et vaquer à leurs occupations. Certaines lisent une partition de musique, d’autres brodent des images pieuses, certaines filent de la laine, ou d’autres encore astiquent les ustensiles de cuisine en cuivre.

Tout à droite du tableau, la place la plus agréable, proche du foyer, est réservée aux carmélites les plus âgées. A l’arrière plan on découvre trois grandes fenêtres ouvertes sur le jardin du cloître, et sur des arbres en fleurs, peut-être est-ce le printemps ?

Les différentes tenues nous informent sur le statut spirituel des sœurs. Tout à gauche deux jeunes femmes attirent l’œil par leurs tenues différentes, elles portent des robes vertes et roses avec de la dentelle, des robes qui ressemblent à des vêtements civils. Ce sont pourtant bien des tenues transmises par le monastère. Nous voyons ici les postulantes, Louise de France, dernière fille du roi de France Louis XV, entrée au Carmel le 11 avril 1770, et Adélaïde une autre postulante fille de laboureur, entrée le même jour que Louise. Les deux femmes resteront proches toute leur vie.

Certaines religieuses portent un voile blanc ce sont des novices, celles qui portent le voile noir ont prononcé leur vœux perpétuels.

Louise de France entre au Carmel le 11 avril 1770, elle fera sa cérémonie de vêture, pour devenir novice le 10 septembre 1770.  Une partie de la cour sera présente lors de cette cérémonie et c’est Marie-Antoinette elle-même qui lui remettra son voile. Le 12 septembre 1771, Madame Louise prononcera ses vœux perpétuels et prendra la voile noir. Elle passera ensuite les dix-sept années suivantes de sa vie et meurt au Carmel en 1787.

Dans ce tableau on remarque aussi les tomettes rouges qui couvrent le sol et qui datent du début de l’histoire du monastère, soit du XVIIè siècle, et qu’on peut encore voir aujourd’hui.

Ce tableau fait partie d’un ensemble de tableaux de Laurent Guillot, qui nous laisse de rares témoignages de la vie cloîtrée derrière ses murs et de l’activité quotidienne des carmélites. Au musée on peut aussi admirer les carmélites au jardin, les carmélites à l’infirmerie, ou encore le vœu des carmélites, commémorant le « miracle » de la venue de Madame Louise au monastère, qui, par son arrivée sauvera le couvent de la faillite.

 

 

 

#CultureChezNous