Un jour, une œuvre : Oules et coquemars funéraires

Une découverte de fouille

De 1980 à 1990, lors des fouilles menées par l’Unité d’archéologie de la Ville de Saint-Denis à l’emplacement d’un vaste cimetière situé au nord de la basilique, les archéologues ont découvert, dans ou à proximité de sépultures médiévales, de nombreuses poteries entières ou écrasées sur place présentant des perforations réalisées après cuisson.

Des découvertes similaires ont été réalisées dans d’autres secteurs de la ville correspondant à l’emplacement d’anciens cimetières, notamment dans le quartier Saint-Rémy et à l’école Puy-Pensot de la rue Emile Connoy.

 

 

La vaisselle comme vase à encens

Ces pots, qui comprennent, ici, des coquemars, récipients à une anse, et des oules, vases fermés sans anse, sont issus de la production de vaisselle culinaire destinée à la cuisson et à la conservation des aliments. Ces céramiques de second choix sont issues de la vaisselle domestique ou de ratés de cuisson.

Elles contiennent des dépôts charbonneux qui témoignent de leur réutilisation comme pots à encens en contexte funéraire.

Ces perforations, effectuées à l’aide d’un couteau ou d’une pointe, permettaient d’alimenter les braises nécessaires à la combustion de l’encens.

 

 

Rituel de funérailles

L’utilisation de ces vases à encens est une pratique attestée dans la région où ces pots sont placés à proximité du corps du défunt lors des funérailles. Ce rituel pouvait avoir des raisons pratiques ou symboliques : dissiper les odeurs de putréfaction du cadavre, purifier le défunt ou invoquer le divin par exemple.

Après la cérémonie funéraire ces récipients étaient placés dans la sépulture.

Le dépôt d’un ou de plusieurs pots à encens dans certaines inhumations est attestée, dans la région, entre le XIIe siècle et le début du XVIe siècle.

 

 

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