Les dessous d’une œuvre : Visite de Louis XV à sa fille Louise

Louise de France était la septième fille du roi Louis XV et de sa femme, la reine Marie Leszcynska.

Elle a passé les premières années de sa vie à la prestigieuse Abbaye de Fontevraud. A l’âge de 13 ans elle revint à la cour, mais ce mode de vie ne lui convenait pas. Elle refusa plusieurs demandes en mariage avant d’obtenir, à force de persévérance et d’abnégation, l’autorisation de son père de devenir carmélite.

Louis XV prit l’habitude de rendre visite à sa fille Louise au carmel de Saint-Denis où elle entra en 1770. Elle y est restée jusqu’à sa mort en 1787. Avec l’appui de son père, elle entreprit de nombreux travaux, comme la reconstruction de la chapelle des Carmélites. Son arrivée au carmel fut considérée par des religieuses comme un miracle du fait de la situation financière catastrophique dans laquelle se trouvait alors l’institution, et à laquelle sa présence permit de remédier.

Le musée conserve ce tableau intitulé « Visite de Louis XV à sa fille Louise », qui illustre les visites du roi Louis XV à sa fille bien aimée.

Cette peinture nous permet d’entrer dans l’intimité du monarque et de sa fille. Le roi est habillé en bourgeois. Il est assis sur la paillasse de la chambre, appelée « cellule ». Il semble échanger des confidences avec sa fille. Sur le mur se trouve une croix et au dessus, l’inscription « Éternité », tandis qu’au fond de la cellule, on aperçoit un meuble contenant des livres.

Ce tableau nous donne un aperçu assez fidèle de la cellule type d’une carmélite. Le mobilier rudimentaire était constitué d’un lit, d’une paillasse et d’un meuble pour poser quelques livres de prière. Un sablier pour compter le temps de prières, un bénitier et une croix posée sur le mur complètent l’ensemble.

La reconstitution d’une cellule de carmélite est ainsi présentée au musée d’art et d’histoire Paul Eluard, dans les salles d’exposition permanentes consacrées à la vie au carmel, enrichies par les dons et les dépôts du Carmel de Montgeron (Essonne).

La posture des deux personnages semble tout à fait révélatrice du message du peintre. Louis XV est assis sur le lit, tandis que madame Louise de France est debout et surplombe son père. Cette composition laisse penser que les rôles sont inversés et que c’est en fait Madame Louise qui guide et conseille spirituellement son père, le roi Louis XV. N’était-ce d’ailleurs pas pour sauver l’âme de son père que cette dernière a consacré sa vie à la foi ? Sa phrase “Moi carmélite, et le roi tout à Dieu” témoigne de cette intention.

Ce tableau a été présenté au salon de 1882. Maxime Le Boucher, le peintre qui l’a réalisé, était d’ailleurs le père d’une carmélite de Saint-Denis, Mère Marie de Saint-Joseph Sepfontaines.

 

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