Consacrer sa vie entière à la prière et à la communauté, dans la clôture d’un monastère, est un choix qui peut intriguer, surprendre voire dérouter. Cet engagement est d’autant plus inattendu qu’il se manifeste en plein cœur de Paris, dans un quartier autrefois populaire devenu ultra-touristique. Installé derrière le Sacré-Cœur depuis 1928, le carmel de Montmartre accueille aujourd’hui une vingtaine de femmes. L’équipe du musée leur a proposé de s’emparer des objets et de l’histoire de l’ancien carmel de Saint-Denis, pour raconter leurs journées rythmées par la foi. Ensemble, elles ont rédigé des « cartels subjectifs », en réponse aux questions que chacun et chacune, évoluant dans la vie civile, peut se poser. Cette parole, motivée par une volonté de partage, constitue un précieux témoignage sur les valeurs, les aspirations et le quotidien de ces femmes volontairement retirées de la société et silencieuses. En dehors de tout prosélytisme, elles relaient un certain point de vue sur le monde, nourri par leur spiritualité et par un dévouement profond, semblable à celui des fondatrices du carmel de Saint-Denis il y a quatre siècles.
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